Mars la verte, de KIm Stanley Robinson

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J’avais déjà parlé du tome 1 de la trilogie martienne du monsieur, Mars la rouge, qui nous présentait les Cent premiers colons arrivant sur la planète rouge, leur lutte difficile pourtant bien planifiée contre un environnement un poil hostile, mais surtout, leurs ambitions, failles psychologiques et relations conflictuelles.

Je profite d’avoir enfin pu récupérer une version intégrale de cette fresque incroyable (1639 pages tout de même), pour aborder le second volet de la trilogie, Mars la verte. La guerre contre la Terre a échouée, de nouveaux colons arrivent et les Cent premiers sont divisés. La terraformation est bien entendu au coeur de toutes les tensions, et les nouvelles générations nées des Cent sont immédiatement engagées dans le combat écologique d’Ann Clayborne pour la préservation d’un écosystème martien. Mais déjà, les lychen et autres mousses commencent à apparaître. Des miroirs en orbite réchauffent la surface, et les grandes compagnies terriennes commencent à aménager un échappatoire à la situation catastrophique sur le monde originel des Hommes.

Plus encore que dans le premier tome, la passion de l’auteur pour les sciences se manifeste à chaque bout de ligne. Mais là où l’on pouvait sentir l’aridité environnante et le danger mortel dans Mars la rouge, ici la vie organique apparaît, et nous pouvons presque la sentir en train d’éclore autour des personnages. Plus important encore, le contraste entre les membres de la dernière génération et leurs géniteurs, menés par Hiroko, semble impossible à combler, ce qui pose encore la problématique de ces vies prolongées au-delà de toute raison. Mais au-delà des tensions et des incompréhensions, l’auteur parvient à faire naître de très belles émotions, d’autant plus profondes que ses longs descriptifs du monde martien en plein changement sont riches, trop riches, et font naître un goût de poussière dans la bouche.

Ce n’est pas un secret, je considère cette trilogie martienne comme la meilleure du genre hard sf, car au-delà de sa thématique froide et très axée sur les sciences durs, elle parvient à faire naître de la poésie là où on ne la chercherai pas. Ce tome deux m’apparaît comme le coeur de l’histoire, accessible uniquement par celles et ceux ayant réussit à passer l’épreuve de Mars la rouge. Vraiment, même si cette saga n’est pas évidente à lire, je ne peux que chaudement vous la recommander!

6 commentaires sur “Mars la verte, de KIm Stanley Robinson

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  1. Ça me tente toujours, mais ce qui m’effraie, c’est le nombre de pages. Je n’ai pas peur de les lire (j’ai lu les Mémoires de Gide en 47 volumes, môôôâââââ, môôôôôssieur, mdr), c’est que les auteurs de maintenant ont une fâcheuse tendance à faire de la page pour ne rien dire. Alors on lit des milliers de lignes pour savoir que le héros a mangé un yaourt au dîner ou qu’il a du mal avec l’embrayage de sa fusée, qu’il devrait vraiment le faire réparer depuis le temps etc. Mais ça ne sert à rien dans la construction du bouquin, juste à faire de la page. Ça ne sert même pas à camper les personnages ou le décor : je suis en train de finir Cyteen 2, donc j’ai lu plus de 1000 pages, et quand on est encore à m’expliquer l’enfance du personnage à tout bout de champ, cinquante fois la même chose, ça me gonfle terriblement. Je m’ennuie, j’ai l’impression de perdre mon temps.
    Donc pas du tout de remplissage, dans cette trilogie ? J’aimerais bien avoir une garantie patate, ça me rassurerait 🙂
    Merci 🙂

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    1. Non pas d’inquiétude, ici les héros ne mangent pas de yaourt! C’est une super trilogie, par contre c’est de la hard sf poussée à son paroxysme. KIm Stanley Robinson me fait souvent penser à Terrence Malik, un réalisateur qui peut délaisser son tournage pour aller filmer des oiseaux rares, mais là il s’agit de phénomènes géologiques 🙂

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  2. J’ai lu le premier tome, il va falloir que je me lance dans « Mars la Verte » également un de ces quatre! Mais c’est le genre de livre que je préfère lire quand je n’ai pas l’esprit trop préoccupé, parce que même si l’on oublie vite l’aridité scientifique, ce sont des livres assez dense.
    Mais je reste curieuse de la suite des aventures de nos colons de Mars! 🙂

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