Baron noir, un miroir pas trop déformant

Coucou mes p’tites patates franchouillardes! Alors oui, j’avais complètement zappé la diffusion de la saison 1 de Baron noir, une série bien de chez nous – ce qui en soi était une raison pour renâcler un peu à la voir – produite par Canal +. Finalement, avec la sortie de la saison 2, c’était l’occasion d’alterner avec Viking saison 5!

Baron noir, c’est donc une idée du duo Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon, avec une réalisation de Ziad Doueiri et dans le rôle central de Philippe Rickwaert, Kad Merad. Bon, pour ma part, c’est du très bon, à tous les niveaux, et c’est bien la première fois depuis Thierry la fronde que j’associe très bon et série française. Le rythme est fou, avec une agitation quasi-constante des personnages, qui se démènent dans cette politique politicienne que nous subissons continuellement dans la vraie vie, et qui plonge ce pays et le reste du monde dans un état de dégoût constant. Magouilles, crimes en toute impunité, fusibles protégeant les plus puissants et coups tordus… Bonjour la fiction! Mais vraiment, c’est très bien fichu, avec une réalisation un peu à l’américaine, des twists et des cliffhangers bien gérés. Pour le coup, le personnage haut en couleurs que joue Kad Merad apporte une dynamique incroyable, même si parfois il en fait vraiment des caisses. Les autres personnages se résument malheureusement à leur fonction et parfois un trait saillant, mais l’ensemble génère une bonne alchimie.

Les renvois au réel et à l’actuel pourront paraître un peu faciles, mais on se rend compte que, comme mentionné dans certains épisodes, toutes les embrouilles sont en effet cycliques dans notre histoire politicienne, et un segment de fiction greffé à l’actualité n’apparaît pas comme redondant, mais dans la continuité de cette pétrification des positions. J’ai vraiment aimé cette série, qui souffre quelquefois de petits ralentissements, mais sait malgré tout bien doser son intensité. L’interprétation à la française s’intègre enfin dans un environnement qui lui va bien, et permet de s’attacher à quelques jolis salauds. On sent bien tout le paufinage apporté aux détails, avec des personnalités du monde médiatiques accroissant l’idée de voir nos politiciens plutôt que des comédiens et comédiennes.

Loin de dénoncer quoique ce soit, Baron noir est un miroir non déformant de ce monde des dirigeants, tellement éloigné de notre quotidien et, comme nous le voyons chaque jour, atrocement cynique et froid. Mais j’ai vraiment apprécié l’idée de tenter le non-manichéisme sur ce sujet, en montrant plutôt les justifications derrières les actes, les changements possibles, et au final, toujours cette conclusion; Le pouvoir corrompt, oui, mais il appartient également à une toute petite caste de professionnels, prêt à tout pour rester en place. Très bonne surprise que cette série Baron noir!

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